La recherche et la formation au service de la transition écologique

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27/03/2024

Alors que les équipes de recherche de l’ESPCI Paris - PSL investissent leur nouveau bâtiment, la question de la transition écologique se trouve au cœur de la transformation de l’école : révision de la formation des élèves-ingénieurs, recrutement de professeurs dédiés et adaptation des laboratoires pour accélérer les recherches sur cette thématique.



Un bâtiment aux meilleurs standards internationaux

« Le nouveau centre de recherche apporte énormément de nouvelles fonctionnalités aux laboratoires », se réjouit Costantino Creton, directeur de la Recherche à l’ESPCI, telles que la température contrôlée pour les expériences, les fluides techniques disponibles dans chaque laboratoire de chimie, des sorbonnes aux dernières normes de sécurité ou encore des locaux spacieux et techniques pour abriter un centre de nanotechnologie moderne ». Les espaces d’enseignement sont plus spacieux et fonctionnels et, malgré toutes ces fonctionnalités ajoutées, le surcoût énergétique reste modeste grâce au design éco-efficient du bâtiment.



Un enseignement tourné vers la nouvelle donne écologique

« Parce les ingénieurs et les chercheurs de demain seront inévitablement confrontés aux défis majeurs de notre société, explique Annie Colin, chercheuse et chargée de mission Transition écologique, l’ESPCI souhaite donner à ses élèves une capacité de discernement et de mesure sur des sujets complexes ». Par exemple, ils doivent acquérir des compétences dans le domaine des procédés peu énergivores ou bien penser des procédés de synthèse vertueux utilisant des réactifs biosourcés ou géosourcés, des solvants verts, des catalyseurs…
Pour avancer sur ces questions, la formation pluridisciplinaire en physique, chimie et biologie de l’ESPCI est un véritable atout. « La faire évoluer pour y intégrer les enjeux de la transition ne doit cependant pas conduire à renoncer à notre objectif premier – former des ingénieurs par la recherche – mais à l’adapter de sorte que les élèves-ingénieurs se questionnent de façon globale sur leur rôle d’ingénieur et les impacts de leur pratique pour choisir des voies réfléchies » précise Corinne Soulié, directrice des Études à l’ESPCI. Depuis la rentrée 2022, la formation à la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) est proposée tout au long du cursus sous la forme de nouveaux enseignements dédiés et par l’introduction des enjeux écologiques dans des enseignements existants. Cela représente un volume horaire de 148h d’enseignement obligatoire et 295,5h d’enseignement optionnel.
Pour soutenir cette évolution, plusieurs recrutements en cours sont centrés sur les thématiques suivantes : « Physique/Physicochimie des Polymères », « Chimie pour la Transition » et « Électrochimie pour la capture du CO2 ».


Des étudiants très impliqués


Dès 2019, les élèves-ingénieurs de l’ESPCI ont créé PC Durable. Ce club organise des conférences à destination de la communauté PCéene autour des enjeux de la transition (Conf’vertes). Il mène également des actions de tri de déchets, de marches vertes, de paniers biologiques… En 2021, dix élèves-ingénieurs ont réalisé le bilan carbone de l’école qui a permis de tracer la trajectoire à suivre. De son côté, la Junior Entreprise PCA réalise actuellement plusieurs actions : bilan carbone des associations et de la plateforme de l’IPGG, étude sur les huiles fluorées, aide à l’obtention du label DDRS pour l’ESPCI. À noter que lors de chacune de ces actions, les élèves-ingénieurs sont crédités pour leur Engagement étudiant.


Les avancées prometteuses de la recherche

« En matière de recherche, explique Costantino Creton, nous préservons la pleine liberté de choix pour nos professeurs et chercheurs, tout en mettant en œuvre des incitations et en nous engageant activement avec PSL sur les appels à projets français et européens axés sur les défis écologiques. Le succès de ces initiatives pourrait se traduire par l’apport de financements substantiels à notre centre de recherche ».





L’ESPCI a de nombreux atouts originaux à proposer pour aborder la question de la transition écologique, comme la matière molle, la microfluidique ou la physique des écoulements. Ces technologies contribuent aux défis écologiques, tels que le recyclage des plastiques, la réduction des solvants toxiques et la conception de matériaux durables ou la biosynthèse de carburants par les algues. L’évolution vers des matériaux souples (les polymères) observée dans les systèmes photovoltaïques à polymères organiques et les membranes polymères pour les batteries, s’inscrit dans la recherche d’énergies renouvelables. La microfluidique permet de redessiner les dispositifs de conversion d’énergie électrochimique, en améliorant le transport de masse et le contrôle des fluides pour une meilleure efficacité. En physique des écoulements, des équipes de l’ESPCI travaillent sur la récupération de l’énergie de la houle ou sur la conception de pales d’éoliennes plus efficaces énergétiquement. D’autres font des recherches sur la bioconversion, les réseaux cristallins organométalliques (MOF), les quantums dots, l’énergie osmotique… Ou encore des technologies nouvelles pour la capture et le stockage du CO2, la désalinisation de l’eau ou la récupération du lithium de l’eau de mer. Des thèmes porteurs pour le futur de notre planète.








ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES DE LA VILLE DE PARIS
10 Rue Vauquelin, 75005 Paris