Clément Papadacci lauréat d’une ERC Starting Grant

 
24/01/2022

Le conseil de Recherche européen vient d’annoncer les lauréat-es des bourses ERC Starting Grants. Parmi les 53 lauréat-es français figure Clément Papadacci, chargé de recherche Inserm au laboratoire Physique pour la Médecine à l’école. Il porte le projet MicroFlowLife, qui vise à mettre au point un appareil d’imagerie ultrasonore pour observer la micro-circulation du sang dans des organes entiers en 3D, notamment le cerveau et le cœur.

« L’équipe est une des pionnières en matière d’imagerie ultrasonore, et ce projet constitue en quelque sorte une nouvelle étape » confie le chercheur. Il y a d’abord un défi technique : jusqu’à présent les scientifiques sont capables d’utiliser les ultrasons pour obtenir des vues en coupe des organes, mais couvrir un organe tout entier nécessite une multitude de capteurs très onéreux.
« Notre idée consiste à combiner différents concepts fondamentaux de physique des ondes. Avec l’imagerie ultrasonore ultrarapide et l’emploi de sonde basse fréquence, très larges, associés à un réseau de lentilles divergentes, nous pourrons imager des organes humains à travers les os » explique Clément Papadacci. L’enjeu est de taille : observer la circulation du sang dans des canaux dont la taille varie entre l’échelle du millimètre jusqu’à quelques microns pour les plus petits capillaires.
Cette première partie de développement technologique sera suivie d’une deuxième, dédiée à l’optimisation d’algorithmes d’acquisition et de traitement de données. Ensuite, l’équipe prévoit de valider la méthode chez l’animal, avant de passer à des tests cliniques.
« Nous ciblons plusieurs pathologies : le glioblastome (une forme de tumeur au cerveau), dont la réapparition après chirurgie pourrait être liée à des modifications de cette micro-circulation du sang dans le cerveau. Notre appareil permettrait alors de l’observer et d’anticiper le diagnostic. D’un autre côté, nous nous intéressons au diagnostic précoce de l’angine cardiaque : actuellement 50 % des cas ne sont pas identifiables par méthode classique d’imagerie. » détaille le scientifique.

Ce projet promet des avancées significatives dans le domaine de l’imagerie médicale, avec le déploiement d’outils pour acquérir des données biologiques jusqu’ici inaccessibles avec les techniques conventionnelles.

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