In memoriam : Bernard BRIAT (1938-2022)

 
11/05/2022


A sa sortie de ‘’Chimie de Paris ‘’, Bernard Briat, a rejoint le laboratoire d’Optique Physique de l’ESPCI pour faire sa thèse sous la direction de Jacques Badoz. Il a été ainsi l’initiateur des recherches touchant au pouvoir rotatoire magnétique qu’il a entamées avec bonheur sur les ions de terres rares. L’outil dont il disposait atteignait le millième de degré en sensibilité, ce qui était unique dans ce domaine.
Il a, ensuite, poursuivi par un séjour post-doctoral à Stanford au sein de l’équipe de Carl Djerassi (un des inventeurs de la pilule contraceptive) ; il y a travaillé sur l’activité optique naturelle de composés biologiques.
A son retour après de fructueuses interactions avec les cristallographes d’Orsay, il a entrepris de se lancer dans la synthèse de cristaux. Cela lui a permis, non seulement de mener ses propres études (spectroscopie des bandes de transfert de charge des ions de métaux de transition), mais aussi de devenir la source de nombreuses collaborations internationales : par exemple en neutronique avec le Canada, discipline pour laquelle l’excellence de la qualité des cristaux est un atout.
Cette aptitude à synthétiser des cristaux que beaucoup d’entre nous avons utilisés pour nos recherches lui a valu une réputation de « sorcier » au laboratoire : il était, en effet le seul ‘’pur chimiste’’ dans un laboratoire de physiciens.
Ses recherches ont ensuite porté sur l’étude des mécanismes à la base des effets photoréfractifs dans des cristaux semiconducteurs et isolants, couplant une sonde optique (le dichroïsme circulaire magnétique) associée à l’illumination par une seconde source de lumière. Ces cristaux, qui permettent l’enregistrement optique de structures comme celles des hologrammes sont encore utilisés au laboratoire dans différents domaines.
Bernard Briat jouissait d’une solide réputation scientifique internationale, il a publié une centaine d’articles et a accueilli une vingtaine de chercheurs étrangers au sein de son équipe.

Sa disparition nous laisse un grand vide.

Ses anciens collègues du Laboratoire d’Optique Physique de l’ESPCI Paris

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