Le théâtre de la Reine Blanche, scène des arts et des sciences

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05/10/2015

Physicienne au CEA, directrice de l’enseignement à l’ESPCI, Elisabeth Bouchaud est également depuis quelques mois directrice du théâtre de la Reine Blanche. Rencontre avec cette passionnée qui associe Arts et Sciences, mettant à mal nombre d’idée reçues.

© Campo&Burckel

ESPCI : Vous avez repris récemment le théâtre de la Reine Blanche à Paris, quel est votre objectif ?

E. B. : En faire LA scène des arts et des sciences, ce qui est unique à Paris, afin de partager la culture scientifique avec le plus grand nombre, et, si possible, de susciter des vocations chez les jeunes ! 

ESPCI : La semaine des scènes de sciences vient de s’achever, le public a-t-il été séduit ?  

E. B. : Oui, nous avons eu de très belles pièces de théâtre, en particulier "Ivre d’infinis" d’Emilie Trasente, une clown formidable qui nous entraîne dans un voyage drôle et poétique au coeur de la matière, et que nous avons programmée sur le long terme, et "L’affaire 3.14" de l’Ile Logique, qui traite de concepts mathématiques sur le ton de la comédie. Un gros succès aussi pour le "Labo Origins" de Marie-Odile Monchicourt. Le public a découvert un lieu convivial où les passionnés de science et les passionnés de théâtre peuvent enfin se rencontrer.

ESPCI : Vous êtes scientifique et artiste, comment ces deux facettes profitent-elles l’une à l’autre ?

E. B. : Contrairement à l’idée que s’en fait la plupart des gens, il y a une part d’intuition très importante dans le travail scientifique, et il faut beaucoup de rigueur pour écrire ou jouer du théâtre ! Et puis au fond, je fais de la recherche dans les deux domaines. Le théâtre, comme la science, nous donne des clés pour décoder le monde.

ESPCI : Parmi les prochains évènements à l’affiche, lequel nous conseillez-vous ?

E. B. : Vous ne pouvez pas demander à une mère de choisir entre tous ses enfants ! Je vous répondrai donc en citant tous les spectacles à caractère scientifique que nous accueillons dans les semaines qui viennent :

Théâtre

© Campo&Burckel

"Ivre d’infinis", d’Emilie Trasente, dont je viens de vous parler.
"Le grenier d’Elise", d’Anne Rougée, qui, entre souvenirs nostalgiques et scène de Grand Guignol, entre laboratoire de physique et baraque de foire, nous raconte l’histoire de la découverte des rayons X (à partir du 13 octobre).
"L’univers démasqué...ou presque" de Bénédicte Mayer, qui imagine une rencontre entre le peintre, René Magritte et le père du big bang, Georges Lemaître, une comédie un peu surréaliste qui révèle deux tentatives de soulever un pan du grand mystère (à partir du 21 octobre).

Scènes de science (conférences théâtralisées) :
"La physique de Star Wars" par Daniel Suchet (ENS), le dimanche 4 octobre à 11h
"Recoller les vivants" par Ludwik Leiber (ESPCI), le dimanche 8 novembre à 11h
"Sculptures d’eau" par David Quéré (ESPCI) et Benoît Pype (Arts Déco), le dimanche 6 décembre à 11h





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