Portrait de Gaël Blivet-Bailly, diplômé de l’ESPCI et cofondateur d’une start-up incubée à l’école

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01/02/2024

Diplômé de l’ESPCI en 2018, Gaël Blivet-Bailly a créé Minos Biosciences deux ans plus tard avec un autre doctorant de l’ESPCI, Hubert Geisler, et entouré de cinq co-fondateurs.. Cette start-up accompagnée par PC’up fait le lien entre biologie moléculaire et biologie cellulaire de manière inédite, afin de révéler l’image complète de chaque cellule d’un échantillon.

Vous avez fait vos études à l’ESPCI. Pourquoi aviez-vous choisi cette école ?
Au départ, j’ai fait une classe préparatoire d’ingénieur à Rennes qui ne préparait pas à l’ESPCI. Mais quand mon professeur de physique m’a parlé de l’école, j’ai été attiré par le concept qui met en avant la pluridisciplinarité, les travaux pratiques et la recherche tournée vers l’innovation et l’esprit d’entreprise, avec notamment l’accompagnement de start-up. J’ai postulé et j’ai la chance d’avoir été pris en « admission parallèle ».

Justement, vous êtes cofondateur de la start-up Minos Biosciences. Avez-vous rencontré les autres chercheurs de votre équipe à l’ESPCI ?
Je les ai rencontrés pendant ma thèse, que j’ai faite à l’ESPCI après un master de bioentreprenariat. Les premiers sont mes deux directeurs de thèse, Andrew Griffiths, chercheur et professeur de bio-chimie qui était déjà à l’origine de plusieurs start-up, et Aurélien de Reyniès, bioinformaticien qui était à l’époque à la Ligue contre le Cancer et aujourd’hui au Centre de Recherche des Cordeliers. Les quatre autres sont des professeurs ou directeurs de recherche de l’école, provenant des différents laboratoires concernés par le projet.

Quel avantage cela représente-t-il d’être accompagné par PC’up, l’incubateur de l’école ?
Ici, nous sommes dans un écosystème unique, dans un bâtiment qui est juste en face de l’ESPCI, où se trouvent les laboratoires avec lesquels nous avons toujours des relations très étroites. Cela nous donne accès à des équipements sophistiqués que nous ne pourrions pas nous offrir, mais aussi à des échanges avec des chercheurs qui travaillent sur des thématiques approchantes. Autres avantages importants : l’accompagnement sur le financement et les levées de fonds, la cohabitation avec d’autres start-up et aussi le recrutement : l’école est le meilleur vivier pour nous !

En quelques mots, pouvez-vous décrire l’importance de votre découverte et ses applications ?
Minos Biosciences s’est créé sur le constat que pour analyser un échantillon de cellules, il y avait deux voies qui jusque là étaient orthogonales : sous le microscope ou par séquençage. Nous avons mis au point une technologie qui permet de croiser les deux, cellule par cellule. Cela a été rendu possible en isolant chaque cellule dans une « cage » d’hydrogel, qui permet à la fois de l’observer et de l’analyser : chaque compartiment est associé à un code barres d’ADN qui lui est propre. Les applications sont très prometteuses dans la recherche contre le cancer, notamment en immunothérapie.

Comment passe-t-on du statut de chercheur à celui de chercheur-entrepreneur ?
Il faut d’abord que les circonstances s’y prêtent : une innovation forte, des applications possibles, une équipe autour du projet, un financement de départ… Et puis, il y a l’envie, l’esprit d’entreprise. Là où un chercheur aura tendance à publier pour faire état de ses recherches et obtenir des citations, un chercheur-entrepreneur commencera par déposer des brevets et créer une société autour de son innovation avant de la rendre publique.

Est-ce une aventure que vous conseilleriez à un jeune diplômé ?
Bien sûr ! C’est une aventure passionnante, un sport d’équipe ! On suit le même objectif, en cherchant des solutions pour passer à l’étape suivante. On grandit ensemble, de palier en palier.

Enfin, quand on est chercheur, donc curieux, est-il facile de rester concentré sur un projet, sans se disperser ?
Dans le cas d’une start-up, c’est obligé. Tant qu’on n’a pas transformé la technologie en produit robuste et reproductible, on reste focus sur le développement en cours, avec toutes les étapes de validation que cela suppose. Et quand nos recherches font émerger des idées parallèles, nous les mettons de côté, parfois même sous forme de brevet.




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