De nombreuses découvertes et inventions ont vu le jour à l’ESPCI Paris ou ont été réalisées par des ingénieurs diplômés de l’École, dans des domaines aussi variés que la physique nucléaire, les matériaux, l’informatique ou encore les ondes. Cette diversité est permise grâce à la culture d’innovation transdisciplinaire de l’École. Ces inventions ont également permis la création de start-up innovantes, développant des produits à forte valeur ajoutée.
Aperçu des nombreuses inventions et découvertes nées au cœur des laboratoires de l’École
1903 : le radium
Pierre et Marie Curie
Pierre (enseignant-chercheur) et Marie Curie (chercheuse) découvrent le radium et le polonium dans les laboratoires de l’ESPCI en 1898. Ils obtiennent le prix Nobel de physique pour cette découverte en 1903.
1907 : le lutécium
Ainsi nommé en 1907 par Georges Urbain, ingénieur ESPCI, en hommage à la ville de Paris (ancienne Lutèce), le lutécium, dernier élément de la série des lanthanides, compte parmi les terres rares. L’isotope 177Lu est utilisé en médecine nucléaire dans le traitement de certaines tumeurs.
1910 : le néon
Georges ClaudeL’invention de l’ingénieur Georges Claude, en 1910, marque les débuts du tube de couleurs fluorescent dans le domaine des enseignes lumineuses. Georges Claude (également inventeur d’un procédé de liquéfaction de l’air) rachètera même les établissements Paz et Silva (électroménager et publicité lumineuse), acquis ensuite par J.-C. Decaux. Il est le fondateur d’Air liquide avec son camarade de promotion Paul Delorme.
1915 : le sonar
Pendant la Première Guerre mondiale, Paul Langevin (professeur, puis directeur de l’ESPCI de 1925 à 1946), met au point un appareil pour détecter les sous-marins ennemis en utilisant la réflexion des ondes ultrasonores sur ces objets. C’est la naissance du sonar.
1917 : les antioxygènes
Le rubrène est un antioxygène. Il s’agit de substances qui, ajoutées à faible dose à des matières oxydables, sont capables d’empêcher leur dégradation. L’étude des antioxygènes, initiée dans les laboratoires de l’ESPCI et du Collège de France vers 1917, trouve encore aujourd’hui des applications dans la cosmétique et dans les traitements anticancéreux.
1928 : la boîte noire
Alors ingénieur à l’ESPCI, Paul Dubois invente en 1928 un oscillographe permettant d’enregistrer les informations situées dans un avion. Celui-ci est à l’origine de l’enregistreur photographique de vol Hussenot-Beaudouin mis au point en 1939. Il est surnommé "boîte noire" à cause de sa chambre noire photographique.
1935 : la radioactivité artificielle
Frédéric Jolio-Curie (ingénieur ESPCI) et sa femme Irène, fille de Pierre et Marie Curie, découvrent la radioactivité artificielle en 1935. Une prouesse qui leur vaut le prix Nobel de chimie. Les applications sont nombreuses, notamment dans le domaine de l’imagerie médicale.
1939 : la chimie macro-moléculaire
Georges Champetier (41ème promotion), est un des initiateurs de la chimie des polymères en France. La notion de macromolécule est d’abord proposée en Allemagne par Hermann Staudinger. Dès 1939, une conférence sur les macromolécules est organisée à l’ESPCI.
1968 : les chambres à fils
Georges Charpak révolutionne la détection des particules en 1968 avec la chambre proportionnelle multifils qui remplace le détecteur à bulles, beaucoup moins rapide. Ses détecteurs de particules élémentaires révolutionnent à la fois le traitement informatique des données et l’imagerie médicale. Son invention lui vaut le prix Nobel de physique en 1992.
1985 : la gastronomie moléculaire
Discipline scientifique à part entière, la gastronomie moléculaire et physique voit le jour en 1985 grâce à Hervé This, ingénieur ESPCI et Nicolas Kurti, physicien à Oxford. A l’interface de la physique et de la chimie, ils ont modélisé les réactions chimiques de la cuisine (émulsion, floculation, convection, effets tensio-actifs, etc.)
1990 : les miroirs à retournement temporel
Fondateur de l’institut Langevin Ondes et Images de l’ESPCI Paris, le physicien Mathias Fink met au point, en 1990, une technique de retournement temporel des ondes acoustiques qui trouve notamment des applications en médecine (imagerie médicale, lithotritie, thérapie du cerveau), en détection sous-marine ou en domotique.
1991 : la matière molle
Sur les traces de Georges Champetier initiateur de la chimie des polymères en France dans les années 1930, Pierre-Gilles de Gennes obtient le prix Nobel de physique en 1990 pour ses recherches sur la matière molle (polymères, cristaux liquides). Dans son éloge, le Comité Nobel fait référence au directeur de l’ESPCI (1976-2002) comme "le Newton de notre temps".
1996 : la box Internet
Inventeur, chercheur, professeur et créateur d’entreprises, Jacques Lewiner, ancien directeur scientifique de l’ESPCI (1987-2001), lance en 1996 la société Inventel qui fabrique la première box internet pour France Télécom, la Livebox.
2001 : la révolution microfluidique
En 2001, Patrick Tabeling rejoint l’ESPCI et crée le laboratoire Microfluidique, MEMS et Nanostructure. Il prend ensuite la tête de l’Institut Pierre-Gilles de Gennes pour la microfluidique, place forte de cette discipline en Europe dont l’École est partie prenante.
2011 : les vitrimères
Ludwik Leibler est un pionnier de la physico-chimie des polymères. En 2011, il invente une nouvelle classe de matériaux organiques : les vitrimères. Ces matériaux polymères inédits, à base de polyesters, sont insolubles, façonnables à volonté et recyclables, tout comme le verre, mais légers, élastiques et résistants.
2011 : l’imagerie fonctionnelle ultrarapide
A l’aide d’ultrasons, Mickaël Tanter met au point en 2011 une technique inédite d’imagerie fonctionnelle dont la résolution spatiale et temporelle dépasse toutes les techniques d’imagerie cérébrale utilisées traditionnellement. La technologie est en plus non invasive et transportable.
2013 : le collage des tissus biologiques
Ludwik Leibler et son équipe ont réussi à accélérer la fermeture et la guérison des plaies profondes. En 2013, son équipe présente un concept de collage des gels et des tissus biologiques grâce à une solution aqueuse de nanoparticules. Cette méthode d’adhésion permet une cicatrice et une régénération des tissus, sans inflammation ni nécrose.
2015 : Identifier les neurones de lieu
En 2015, en implantant de faux souvenirs dans le cerveau d’un rongeur endormi, Karim Benchenane a fait d’une pierre deux coups. Il a expérimenté le concept d’inception, mais aussi et surtout identifié les neurones associés à un oie dans le cerveau du rongeur.