L’instrumentation a toujours constitué un thème à part au sein de notre équipe : concevoir de nouvelles approches expérimentales pour dépasser les limites des instruments actuels continuera à faire partie de nos priorités. Nombreuses sont les approches qui ont abouti à l’émergence de thèmes de recherche nouveaux. |
V.1 Microscopie et Imagerie : MICROSCOPIE EN CHAMP
PROCHE
V.2 Imagerie Optique en Milieu Diffusant
V.3 Grands Instruments: L'antenne VIRGO
V.4 Grands Instruments: LASER A ELECTRONS LIBRE (LEL)
V.5 Production scientifique
V.1 Microscopie et Imagerie : MICROSCOPIE EN CHAMP
PROCHE
Responsable : nom des responsables
Chercheurs permanents : 4 : L. Aigouy, P. Gleyzes, C. Boccara,
J.C. Rivoal
Visiteurs : 1 Pr. H. Cory Technion (2années
sabbatiques)
Thèses soutenues : 1 :R.. Bachelot
Thèses en cours : 2 :A. Larech et S.Gresillon
Publications : 10
Participations à des congrès : 17
Coopérations nationales : L2M Bagneux : Y. Chen,
Centrale : J.J. Greffet
Univ. Dijon : J.P. Goudonnet
Univ. Besançon : D. Courjon
Contrats : 2 :Ultimatech
Principaux résultats :
- Obtention d'une résolution typique de 10nm, indépendante
de la longueur d'onde dans l'intervalle spectral [0,5-10 µm] en utilisant
une nano-antenne métallique.
- Mise en évidence de contrastes diélectriques locaux
à des échelles nanométriques
V.1.1 Les Instruments et leurs performances
P95/01, P95/02, P95/03, P95/06, P96/01, P96/04, P97/01, A96/01, C94/08,
C95/02, C95/03, C96/05.
La microscopie optique en champ proche a pour but d'améliorer
la résolution latérale de la microscopie classique, limitée
par la diffraction à une demi-longueur d’onde (l/2). Plusieurs équipes
utilisent des fibres optiques, taillées en pointe et entourée
d'un écran métallique permettant le confinement du champ
électromagnétique.(résolution 25 à 50nm).
Nous avons développé une technique nouvelle de microscopie
optique en champ proche ayant la particularité d'utiliser des pointes
métalliques sans ouverture comme sonde. Ces nano-antennes s’avèrent
très efficaces pour diffuser le champ proche qui règne à
la surface des échantillons et qui seul peut révéler
les structures de taille << l.
Nous avons d’abord réalisé un microscope optique en champ
proche en réflexion, couplé à un microscope à
force atomique, ayant la particularité d'utiliser une sonde métallique
sans ouverture (électrodes pour la biologie), et avons validé
expérimentalement le principe en démontrant une résolution
optique de 100 nm (~l/7).
Les objectifs ont ensuite été :
- l'amélioration de la résolution, aujourd'hui
inférieure à une dizaine de nm ( l/100), en utilisant des
pointes plus fines que nous fabriquons par électrochimie.
- une meilleure compréhension des mécanismes physiques
susceptibles de révéler les effets de champ proche.
Plus récemment nous avons atteint une résolution en champ
proche de l/1000 en fonctionnant dans l’infrarouge (l ~10.6 µm).
Nous avons enfin réalisé un autre microscope plus polyvalent
capable de travailler par transmission en champ sombre ou clair et en modulation
de polarisation
.
V.1.2 Les mesures physiques et la modélisation
P97/02, A97/01, C96/03, C96/04, C97/01, C97/02, C97/03, C97/04, C97/05,
C97/08, C97/11, C97/12, C98/01
- Densité locale de porteurs de charge
Nous avons eu l’occasion de discuter dans nos précédents
rapports de la grande sensibilité de la réflectivité
IR au dopage ou aux structures des cuprates supraconducteurs. Le problème
est actuellement d’en connaître la distribution locale au dessous
ou au dessus du seuil de percolation. Les images obtenues sur des films
minces préparés par J.P. Contour montrent des contrastes
à des échelles de l’ordre de 100 nm.
Cette étude des densités de charge avait été
validée auparavant sur des matériaux semi-conducteurs implantés
à travers des masques par le CNET Grenoble.
- Modélisation
De réels progrès ont été faits dans la
compréhension des mécanismes responsables des signaux (interférences
entre champs spéculaire et diffusé par la pointe, effet d'antenne
locale et d'exaltation du champ) qui nous permet d’optimiser les paramètres
expérimentaux.
- Agrégats Métalliques (cf. Opération 1)
V.1.3 Projets
Cet outil que le laboratoire a développé nécessitera
encore des efforts au niveau des montages et de la compréhension
des mécanismes de formation des images.
Cependant il nous semble que le sujet a atteint une maturité
suffisante pour s’intégrer comme un instrument nouveau dans les
thématiques du laboratoire comme la détermination des propriétés
électroniques et magnétiques à l’échelle locale
(cf. OPERATION 1.2)
V.2 Imagerie Optique en Milieu Diffusant
Responsable :C. Boccara
Chercheurs permanents : P. Gleyzes, A. Dubois, C.
Boccara
Visiteurs : A.Gandjebache (NIH Washington)
Thèses soutenues : 0
Thèses en cours : E. Beaurepaire, S. Levêque
Publications : 4
Participations à des congrès : 10
Coopérations nationales : CRETEIL -H. St Jalmes-
X -J. Virmont- IOTA -A. Brun -
Signaux et Systèmes St Et. - I.Verrier- Physiologie/ESPCI -
F.Amblard-
P. Lena (Obs. de Paris) - Le Gargason (Lariboisière)
Contrats : 2 :Ultimatech + MENRT
Principaux résultats :
- Réalisation d'un nouveau système de tomographie optique
cohérente capable de fournir des images 2-D, en temps réel
et utilisant une source incohérente spatialement et temporellement.
- Traitement en parallèle d'un ensemble de grains de speckle
modulés par des Ultrasons focalisés (gain en S/B~100 sur
les montages existants).
Ce thème est relativement neuf au laboratoire (95). Encouragés
par la Direction de l'ESPCI, notre Comité Scientifique et par la
Direction du SPM nous avons abordé ce thème et, simultanément,
participé à la mise en place d'un groupe de travail (informel,
puis soutenu par le GDR Ondes en Milieux Aléatoires et Non linéaires,
responsable :A. Migus).
Rappelons que pour "imager" des structures noyées dans des milieux
diffusants trois approches sont possibles, elles sont associées
à trois "classes de photons" qui se propagent entre la source et
le détecteur :
- Les photons balistiques (ou cohérents) qui ne subissent pas
de collision avec les diffuseurs.
- Les photons serpentiles qui s'éloignent peu du chemin optique
du principe de Fermat et que l'on sélectionne temporellement (les
premiers arrivés après une impulsion très courte).
- Les photons diffusés qui suivent des trajectoires complexes
prévues par l'équation de diffusion que l'on cherche à
"inverser" ou à "marquer" pour retrouver les structures.
V.2.1 Interférométrie
P97/03, P97/04, A95/01, A96/02, C96/01, C97/09, C97/10, C98/02, C98/04,
C98/05
Nous avons utilisé l'interférométrie à
deux ondes (l'onde de référence permet ainsi une sélection
des photons "cohérents" et élimine ceux dont la phase varie
aléatoirement). Deux montages ont été réalisés
qui ont pour caractéristique principale d'opérer avec des
détecteurs multiples (Barrettes de photodiodes ou caméra
CCD), une modulation du chemin optique et une détection synchrone
multiplexée pour avoir une bonne dynamique :
- Un interféromètre de Mach Zehnder avec une source laser.
- Un microscope interférométrique avec des sources incohérentes
(LED).
Le premier montage nous a permis de suivre des phénomènes
d'interférences (franges) à travers des milieux diffusants
(billes de latex) présentant des densités optiques supérieures
à 13 (pour la composante cohérente). Pour les faibles niveau
de diffusion la théorie de Mie est bien vérifiée et
ce modèle à une particule reste valable. Aux plus fortes
concentrations deux effets peuvent se produire, la diffusion multiple et
la reconstruction cohérente de la lumière diffusée
dans la direction de l'onde incidente. Nous avons alors essayé d'utiliser
ce montage avec des matériaux biologiques (tissus musculaires) mais
les différentes échelles spatiales présentes dans
le matériau créent une distorsion du front d'onde telle que
seul le speckle est observable.
Pour s'affranchir de ces effets nous avons monté ( Thèse
d’E. Beaurepaire) sur un microscope un objectif interférométrique
à immersion conçu et réalisé au laboratoire.
Ce système nous a permis d'obtenir d'excellentes images avec une
résolution de l'ordre de deux microns à travers quelques
mm de milieux diffusants (plus d'une vingtaine de libres parcours moyen).
L'utilisation de sources à faible cohérence permet de "découper"
en profondeur des objets assez facilement même s'ils n'ont pas une
qualité optique particulièrement bonne, on isole ainsi une
tranche perpendiculaire à l’axe optique dont l’épaisseur
est de moins de 10 µm.
Nous sommes, aujourd’hui, le seul groupe à utiliser cette approche
multidétecteurs et nos contributions ont été accueillies
très positivement par les scientifiques et les industriels.
V.2.2 Modulation ultrasonore du speckle
C97/06, C98/03
L’interférométrie ne permettra pas d’atteindre des profondeurs
supérieures à quelques mm aussi nous explorons (Thèse
de S. Lévêque) une approche nouvelle qui utilise les photons
diffusés issus d’une source cohérente en marquant les trajectoires
avec des ultrasons. Ces ultrasons focalisés ont pour objet de moduler
localement les différences de marche entre les diverses trajectoires
des photons et donc l‘intensité du speckle. Le but de telles expériences
est de révéler un contraste optique local (par exemple, une
zone qui absorberait complètement les photons ne donnerait pas de
signaux lorsqu’elle est exposée aux ultrasons).
Là encore, nous tirons bénéfice de la détection,
en parallèle, des signaux sur un très grand nombre de grains
de speckle recueillis par la caméra CCD. La résolution spatiale
obtenue est de l’ordre de 2mm (tache focale des Ultrasons).
Indépendamment de l’intérêt pour l’imagerie, nous
disposons d’un moyen nouveau pour étudier d’éventuelles corrélations
dans le speckle, des diffusions anormales etc...
V.2.3 Projets
Nous souhaitons continuer à jouer le rôle de physiciens
expérimentateurs, capables d’introduire les outils et les méthodes,
de comprendre les mécanismes physiques de formation des signaux.
Ce thème, nouveau il y a encore quelques années, semble à
présent bien ancré dans les préoccupations d’une communauté
fortement pluridisciplinaire toujours plus large. Nous avons donc pris
le parti de nous limiter dans nos approches, d’interagir avec des biologistes
et des médecins ayant déjà une bonne connaissance
de l’optique comme en témoignent nos interactions avec les spécialistes
de la microscopie à 2 photons (F.Amblard et J. Mertz) ou de l’Ophtalmologie
(Le Gargasson avec P. Léna). Au niveau instrumental un gros effort
doit être entrepris pour gagner encore en vitesse , en résolution
et pour contrôler la longueur de cohérence optimale.
V.3 Grands Instruments: L'antenne VIRGO
Responsable : V. LORIETTE
Chercheurs permanents : V. Loriette, J.P Roger, M.Leliboux,
R. Nahoum, A.C.
Boccara, J.B. Daban
Visiteurs : G. Bilingsley -CALTECH- A.Di Virgilio
-PISE-,
M. Gounelle et O. Germain
Thèses soutenues : V.Loriette
Publications : 8
Participations à des congrès : 9
Coopérations internationales : Laboratoires Franco Italiens
de VIRGO
Laboratoires de LIGO (CALTECH+ MIT)
Laboratoires de GEO
HERAEUS
Principaux résultats :
- Réalisation de nouveaux systèmes de mesure pour les
optiques de haute précision (absorption, front d'onde, biréfringence...)
qui nous valent la charge de tester les composants des projets concurrents
( LIGO, GEO, AIGO).
- Simulations numériques des performances de l 'interféromètre
central et de VIRGO tenant compte des performances réelles des optiques.
Rappelons que ce projet Franco-Italien vise à construire une antenne interférométrique capable de détecter le passage d’une onde gravitationnelle dans l’intervalle spectral 10 Hz-1 KHz. Nous avons été sollicités pour participer à ce projet à cause du savoir faire que nous avions acquis sur la caractérisation des pertes des miroirs par absorption et diffusion. Notre rôle dans ce projet a été d’améliorer les méthodes mises au point au laboratoire pour optimiser les procédés de fabrication et de créer de nouveaux outils de contrôle et de modélisation pour prévoir les performances de l’antenne.
V.3.1 Méthodes de mesure pour l’optimisation du procédé
de préparation des traitements diélectriques
P94/01, P94/05, P97/03, A94/01, C94/02, C96/01.
Nous avons conçu et réalisé les outils nécessaires
pour mesurer des pertes par absorption de moins d’une ppm (méthode
mirage coaxial, sensibilité : 8ppb) et par diffusion d’une ppm également
(microscopie picométrique, sensibilité : 10 ppb).
L’IPNL à Lyon a pu ainsi gagner plus d’un ordre de grandeur
en deux ans sur la qualité des miroirs qui sont aujourd’hui parmi
les meilleurs au monde. Les autres projets internationaux LIGO (USA), GEO
(UK et Allemagne) et AIGO (Australie) utilisent nos moyens de contrôle
et ces traitements.
V.3.2 Méthodes de test pour les optiques des Interféromètres
(Central et VIRGO )
P94/03, P96/02, P96/03, A94/01, C94/01, C94/03, C94/07, C94/09, C97/08.
Rappelons que si les optiques de VIRGO ne doivent pas distordre le
front d’onde de plus de 10 nm (p.v.) sur des dimensions d’une douzaine
de cm, il faut atteindre une rugosité subnanométrique à
l’échelle du mm pour ne pas dégrader les performances de
l’antenne lorsque celles-ci sont limitées par le bruit de photons.
C’est pour cette raison que nous avons conçu et réalisé
différents instruments qui utilisent la mesure des pentes (qui favorise
les fréquences spatiales élevées) et un système
de compensation des dérives. Les résultats sont très
encourageants aussi bien pour les fréquences spatiales élevées
(jusqu’au mm-1) que pour les basses fréquences.
Pour la gamme de fréquences spatiales qui s’étend de
1 mm-1 à 1000 mm-1 responsable des processus de diffusion (des pertes
et des effets parasites associés) nous avons réalisé
une version "multiplexée" de notre microscope interférentiel
"picométrique" et grâce à une nouvelle méthode
de détection synchrone nous avons gardé la sensibilité
de notre système à balayage (~5 pm rms).
Pour caractériser les pièces qui travaillent par transmission
comme la séparatrice (qui nous est parvenue au printemps 96), nous
avons construit dans une chambre propre un montage permettant la mesure
simultanée de la biréfringence (<10-4 rd), de l’homogénéité
de l’indice (<10-7) et du front d’onde qui a pu être mesuré
avec une précision de l’ordre de 10 nm.
D’autres montages aux performances uniques au niveau mondial ont été
réalisés pour tous les tests nécessaires pour la métrologie
de VIRGO : par exemple pour les coefficients de réflexion nous pouvons
en mesurer l’homogénéité à 210-5 près,
pour l'absorption en volume 0,1 ppm/cm, ). Ces ensembles d'instruments
de test nous valent aujourd'hui de jouer le rôle de laboratoire de
référence en ce qui concerne la caractérisation des
optiques de haute technologie
V.3.3 Simulations Numériques
(Voir VIRGO Final Design et VIRGO notes sur le site Webb de Virgo)
J.Y. VINET et P. HELLO avaient réalisé un modèle
dynamique capable de simuler le comportement de l’antenne VIRGO et de prévoir
l’influence de certains défauts sur le rapport signal-sur-bruit.
Cependant, il est rapidement apparu qu’il fallait connaître d’une
façon plus fine les effets des distorsions du front d’onde pour
avoir des spécifications des tolérances et, une fois les
pièces optiques réalisées, simuler les performances
de l’antenne.
Avant que les mesures sur les pièces réelles ne soient
réalisées sur nos systèmes de caractérisation
des surfaces nous avons mené une approche statistique pour comprendre
l’influence des différentes fréquences spatiales. L’ancien
code de calcul basé sur l’utilisation de la FFT n’était pas
adapté à de tels calculs répétitifs et nous
avons construit un code plus rapide basé sur la décomposition
modale qui ne limite pas le pas de l’échantillonnage sur les surfaces
des optiques.
Les premières applications de cette simulation ont permis de
spécifier les paramètres de l’interféromètre
central (VIRGO sans les bras de 3 Km) et les tolérances sur ces
spécifications. La même approche modale a été
appliquée à la simulation de l’antenne complète (VIRGO).
Là encore l’objectif principal est de définir les spécifications
de la séparatrice et des miroirs d’entrée des interféromètres
de Fabry-Perot (biréfringence, rugosité, homogénéité
d’indice, nombre de défauts locaux acceptables…).A cette fin une
étude théorique de l’effet, sur la lumière, de la
traversée d’une structure optique complexe (avec rugosité
et absorption aux interfaces) a été faite.
V.3.4 Projets
A l’heure où nous parviennent les matériaux et les composants
de l’antenne, la caractérisation fine et fiable sera notre premier
objectif. Les cartes ainsi faites seront "injectées" dans nos programmes
de simulation et nous jugerons si le niveau atteint est suffisant ou si
une "reprise" est nécessaire.
Nous participerons également à l’effort de recherche
qui touche à la conception de nouveaux interféromètres
pour les futures générations d’antennes (réduction
du bruit thermique par l’utilisation de matériaux cristallins).
V.4 Grands Instruments: LASER A ELECTRONS LIBRE
(LEL)
Responsable :M. Billardon
Chercheurs permanents : M. Billardon - J.P. Roger
Visiteurs :
Thèses soutenues : T. Hara et D Grazella
Thèses en cours : D. Nutarelli, R. Roux
Publications : 28 (15P + 13A)
Participations à des congrès : 17 (13A + 4 C)
Coopérations internationales : Ensemble des Laboratoires
LEL Européeens
Contrats : 1 : Capital Humain et Mobilité
Principaux résultats :.
- Premières utilisations du LEL de Super ACO pour des expériences
de biologie puis de physique des solides (Ex photo-voltage de surface
sur des semi-conducteurs par des expériences pompe-sonde combinant
le LEL et le rayonnement synchrotron.
- Obtention d'une stabilité record du LEL par de nouveaux moyens
de contre réaction (35 5ps durant une heure)
- Production de rayonnement de très haute énergie
par interaction entre le LEL et un paquet d'électrons. Par diffusion
Compton arrière on obtient des photons d’environ 35
MeV. Cette nouvelle source est intense (plus de 106 photons/sec) et très
collimatée.
V.4.1 Le L.E.L.
Durant ces quatre années les recherches, effectuées au
LURE sur le Laser à Electron Libres (LEL) de Super ACO, ont été
marquées d'abord par l'exploitation de son Rayonnement soit, depuis
deux ans, près de la moitié du temps d'expérience
qui nous était attribué par le LURE. Deux types très
différents de recherches ont été menées :
Tout d'abord des expériences de fluorescence en temps résolu
sur une enzyme (NADH) ont été effectuées en collaboration
avec F. Mérola, par une méthode de photon unique. L'intérêt
du LEL résidait principalement dans sa haute résolution temporelle
(quelques dizaines de picosecondes) alliée à un taux de répétition
élevé (8Mhz) maintenu pendant un temps très long (une
demi-heure pour chaque série de mesure). Ceci a conduit à
une meilleure connaissance des temps de déclin et à une détermination
des caractéristiques conformationnelles de cette enzyme.
La seconde série d'expériences, menée en collaboration
avec M. Marsi et A. Taleb, concerne des effets de Photovoltage de surface
(S.P.V.) sur des semi-conducteurs, conduisant à des modifications
de la courbure des niveaux d'énergie au voisinage de la surface.
Il s'agit ici d'expériences de type pompe-sonde d'après la
photo-émission des niveaux de coeur. En plus des avantages précédents
(résolution temporelle, haute répétition et flux élevé),
le LEL présente l'avantage d'être naturellement synchronisé
avec le rayonnement synchrotron. Ceci permet d'explorer finement ce qui
se passe en faisant varier le délai entre la pompe et la sonde,
et de mieux comprendre ces mécanismes qui sont importants par exemple
pour les diodes Schottly.
Plus récemment le LEL a aussi servi de "générateur"
de rayonnement de très haute énergie, par interaction
avec un paquet d'électrons circulant dans l'anneau. Par diffusion
COMPTON arrière on obtient des rayons centrés
vers 35 MeV. Là encore la synchronisation naturelle du LEL et des
électrons convient à une production facile de ce rayonnement
qui par ailleurs est assez intense (quelques 106 photons par seconde) et
hautement collimaté. Il s'agit donc d'une source de
intéressante présentant une haute densité de flux
tout en possédant les caractéristiques de résolution
temporelle et de taux de répétition du LEL lui-même.
Nous avons d'abord étudié les caractéristiques de
cette source, mais des expériences d'application sont maintenant
envisagées.
En parallèle avec ces activités d'application, les recherches
concernant la physique du LEL lui-même ont été poursuivies.
En particulier nous avons cherché à améliorer la stabilité
de son fonctionnement, qui est un point très important pour les
utilisateurs. Le LEL est hautement dépendant des qualités
du faisceau d'électrons et une étude attentive nous a montré
qu'il requière des niveaux de stabilité de l'ordre de 10-5
ou 10-6 qui ne sont pas en général réalisés
par les machines actuelles. Cette stabilisation a nécessité
la mise en place de plusieurs systèmes de contre-réaction
stabilisant soir le paquet d'électrons soit le laser par rapport
aux électrons. Actuellement, en ce qui concerne la stabilité
temporelle, nous arrivons à maintenir un "jitter" inférieur
à une dizaine de picosecondes, avec une dérive du même
ordre de grandeur en fonctionnement continu sur plusieurs heures. Simultanément
l'intensité devient plus stable, parfois jusqu'à 1%, et le
laser peut fonctionner avec des courants d'anneau plus élevés,
fournissant ainsi plus de puissance. Ces performances viennent d'ailleurs
être améliorées par la mise en place d'une autre contre-réaction
permettant d'obtenir un mode TEM00 plus pur que celui que nous avions.
L'augmentation du gain optique a été également
recherchée, par la mise en place d'une cavité radio-fréquence
de 500 Mhz dans le cadre de la modification de l'anneau Super ACO. A priori
un facteur 3 peut être obtenu, ce qui permettrait d'étendre
le fonctionnement dans l'ultraviolet. Pour l'instant nous avons obtenu
un facteur 2, et de façon plutôt instable. Des causes d'instabilités,
non prévues par les spécialistes des anneaux de stockage,
sont apparues. Ceci nécessitera la modification des systèmes
de contre-réaction déjà en place afin de bénéficier
de cette amélioration.
Nous avons également poursuivis les études concernant
la qualité des miroirs de la cavité optique. Ceux-ci sont
soumis à un environnement sévère, dû au rayonnement
de courte longueur d'onde de l'ondulateur, et se dégradent. D'autre
part l'obtention de miroirs à faibles pertes dans le domaine de
longueur d'onde inférieures à 3400 n'est pas évidente.
Jusqu'à présent, pour 3000 , les constructeurs n'ont pu nous
fournir que des miroirs présentant au moins 1% de pertes (et parfois
3%) ne permettant pas d'obtenir le laser. Ceci nécessite une étude
attentive de ces miroirs qui est menée en collaboration avec plusieurs
laboratoires et le savoir faire développé au sein de l'UPRA0005
nous est indispensable.
V.4.2 Les couches minces optiques
J.P. ROGER, P94/05, P94/06, P95/04.
Tous les grands instruments auxquels nous apportons notre contribution
sont tributaires de la qualité des couches minces optiques diélectriques
en particulier de leur niveau d’absorption. La détection mirage,
mise au point au laboratoire, a été appliquée avec
succès à la mesure des très faibles absorbances des
couches minces optiques entrant dans la constitution des composants laser
(miroirs, antireflet…). Comme nous l’avons montré par nos propres
réalisations, elle peut atteindre des sensibilités meilleures
que 0,01 ppm du flux incident. Cependant, jusqu’à présent,
la valeur absolue de l’absorbance ne pouvait être déduite
qu’à l’aide d’une calibration du montage par la mesure d’un échantillon
de référence. Habituellement, la référence
est un film déposé sur un substrat identique et ayant des
propriétés thermiques et géométriques aussi
proches que possible de celles de l’échantillon étudié,
mais présentant une absorbance suffisamment élevée
pour être déterminée par une méthode conventionnelle
de photométrie de réflexion-transmission.
Dans le cadre de VIRGO ou des réseaux européen CHM auquel
nous participons et consacré au développement de "high quality
thin films for laser applications" et/ou "Free Electron Laser" nous avons
proposé une approche expérimentale moins contraignante pour
atteindre la valeur absolue de l’absorbance.
Introduction
Opération
I : Matériaux : Propriétés Optiques et Magnétiques
Opération
II : Interfaces et Microstructures
Opération III : Supraconductivité
Opération
IV : Photothermique
Opération
V : Instrumentation